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Né à Fès, SONEGO est l’aîné – et le seul garçon – d’une famille nombreuse.  Dès son plus jeune âge, il se cache dans l’atelier de sa mère – couturière et créatrice de mode – pour l’observer discrètement à l’œuvre. Celle-ci ignore encore que toutes ces femmes qui défilent, vêtues des plus fines draperies aux couleurs éclatantes, vont devenir par la suite autant de muses, dont le galbe et la cambrure se dissimulant sous l’étole, inspirent, chaque jour, le peintre. Il peint d’ailleurs sous le nom patronymique de sa mère, à qui il doit une part importante de sa créativité.

 

SONEGO quitte définitivement sa terre natale à l’âge de 13 ans pour s’installer avec sa famille en Israël. Un départ sans retour et un choc de cultures qui laissent des traces. Cette première migration l’entraîne aussi vers de nouveaux horizons. Il y découvre notamment l’autonomie et une grande liberté. Il rencontre des personnes importantes, qui l’inspirent et l’encouragent à développer son Art. Plus tard, il découvre l’Europe, et en particulier la Belgique, où il pose ses valises pendant une quinzaine d’années. Ce citoyen du Monde est aujourd’hui fixé à Montréal.

 

Que ce soit en des terres aux parfums d’Orient, en visite dans la Cité éternelle, sur le Vieux Continent ou encore dans les vastes plaines de l’Amérique du Nord, Sonego renait à chaque visite, à chaque rencontre, à chaque regard qu’il pose.

 

Dans les années 80, il suit des cours de photographie et de peinture à l’Ecole Supérieure des Arts de Saint-Luc, puis à l’Académie des Beaux-Arts (Liège, Belgique). Même si cet autodidacte s’inspire de nombreux artistes, il ne se revendique toutefois d’aucun courant, d’aucune Ecole. Débordant de créativité, il développe rapidement une technique très personnelle, tant en photographie qu’en peinture. Il trace sa route comme l’on glisse le long d’une esquisse, de courbes en circonvolutions, puis en lignes droites, sans jamais relever la mine du papier. Il capte, reconstruit, rase, compose, détruit et recompose pour forger une image toujours plus positive de la Vie. L’idée de départ, jamais figée, s’aiguise et se retouche dans le courant de ses pensées pour atteindre une harmonie … son harmonie ! Il utilise de multiples matériaux et des techniques mixtes. Cette combinaison est, pour l’artiste, à l’image du monde en mouvance et de l’éternel recommencement qu’il souhaite nous conter. Cette technique en perpétuelle évolution participe à son originalité.

 

« Donnez-moi un pinceau et je referai le Monde Â», telle est sa philosophie.  Peu volubile, le peintre ouvre, en effet, un puissant dialogue à travers ses toiles. Les couleurs et le rythme des formes entrainent le spectateur dans un voyage vers l’Ailleurs. Les toiles – ni totalement abstraites, ni totalement figuratives – se dévoilent peu à peu. Elles réservent volontairement une place importante à l’imaginaire individuel. Le spectateur est happé par cet instantané en suspension, comme un miroir éclaté, offrant mille facettes qu’il convient d’assembler et qui s’embrasent. Il est appelé à reconstruire lui-même sa propre réalité.

 

Un message émane sans discontinuer de son travail, son inaltérable Humanité.

 

SONEGO, ou le cheminement d’un Homme au fil d’un pinceau, glissant le long d’une toile pour disparaître sous une signature.

 

 

 

Rachel SABBAH

 

 

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